Points de vue
Un sondage Elle-Ipsos révélait en avril 2004 que si les Français étaient à 64 % favorables au mariage gay, ils n’étaient plus que 49 % à envisager favorablement l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Un chiffre pourtant "positif", et révélateur de l’évolution des mentalités, surtout si l’on songe que l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1982. Politique dans un premier temps, le débat s’est aujourd’hui déplacé dans la cour de ceux qui auraient logiquement dû être consultés en priorité : les professionnels de l’enfance et de la famille, pédopsychiatres, psychologues et psychanalystes.
Dans la communauté psy, les prises de positions, on s’en doute, diffèrent. Au cœur de la réflexion et des divergences : la question de la différenciation sexuelle et celle du statut de l’enfant. Les psys favorables à l’homoparentalité avancent que la différence des rôles parentaux est au moins aussi importante que celle du sexe et que les enfants élevés par un couple homosexuel ne présentent pas de pathologies particulières. Les « anti », quant à eux, dénoncent les dangers d’une expérimentation qui transformerait les enfants en cobayes. Certains font la différence entre homoparentalité adoptive et homoparentalité procréative (mères
porteuses, insémination artificielle), d’autres comparent le statut des enfants des couples homos à celui des premiers enfants de divorcés : marginaux, mais pour un temps seulement.
Tous en tout cas se rejoignent sur un point : la question de l’homoparentalité est beaucoup trop complexe pour être réduite à un manichéen "pour" ou