Politiques monétaires : l'histoire sans fin
Politiques monétaires : l’histoire sans fin *
OFCE, Centre de recherche en économie de Sciences Po Département analyse et prévision
Les banques centrales sont toujours confrontées au problème de la trappe à liquidité qui freine la transmission de la politique monétaire à l'ensemble des marchés financiers. Malgré les doutes subsistant sur l'efficacité des actions prises jusqu'ici, de nouvelles mesures ont été annoncées en septembre et en octobre 2011. Au sein de la zone euro, la recrudescence des tensions sur les marchés interbancaires de la zone euro ont poussé la BCE à renouveler les opérations exceptionnelles de refinancement à long terme et à lancer un second programme d'achats d'obligations sécurisées. Ces annonces font notamment suite à celle de la Banque d'Angleterre le même jour prévoyant une nouvelle vague d'achats d'obligations publiques pour un montant de 75 milliards de livres sterling. Quant à la Réserve fédérale, elle a maintenu son engagement de laisser le taux directeur entre 0 et 0,25 % au moins jusqu'en milieu d'année 2013. À travers l'opération twist, la Réserve fédérale prévoit également de modifier la structure en augmentant la maturité des titres publics qu'elle détient. Enfin, la Banque du Japon continue également poursuit ses achats de titres publics. Ces décisions marqueraient également la volonté de la Banque d'Angleterre, de la Réserve fédérale et de la Banque du Japon de continuer à faire pression sur les conditions de financement à long terme. Or, l'évolution des taux d'intérêt à long terme conditionne l'efficacité de la politique budgétaire, en réduisant d'une part les effets d'éviction financière et en assurant la soutenabilité des trajectoires de dette publique qui dépend crucialement de l'écart entre le taux de croissance du PIB et le taux d'intérêt. De fait, ces mesures d'assouplissement quantitatives mises en œuvre aux États-Unis et au Japon accompagnent la mise en œuvre de nouveaux plans de relance budgétaire