Politiques publiques comparées
Premier cours du 03/02/11
Première partie : enjeux de la comparaison.
En s’intéressant à l’approche comparée, il faut dire que la comparaison est une disposition spontanée de l’esprit humain ; on se réfère à d’autres exemples. C’est un réflexe par lequel l’individu fait des repérages, et de fait, l’intelligibilité de l’environnement repose sur la mobilisation de références, plus ou moins formalisées mais y’a bien une classification : beau/laid, bon/mauvais, pour donner du sens aux catégories normatives du jugement. C’est un mode de raisonnement dialectique.
Comment formaliser ce réflexe dans une démarche de recherche scientifique ?
Un premier élément de formalisation consiste à formaliser les critères de la comparaison. Deuxièmement, à se donner une connaissance approfondie des éléments comparés. Le risque de la comparaison sauvage est de se concentrer sur les différences les plus visibles, de fait les plus superficielles, et cette approche a toutes les chances de se confiner à une sorte d’étrangeté et à conduire à une imposition de problématiques assez grossières. Si de fait l’ethnocentrisme a été fortement corrigé, on verra que c’est un risque permanent. Dans ce sens, la comparaison c’est la rupture épistémologique pour aller vers la construction de l’objet comparatif, pour rompre avec les prénotions (si l’on se réfère à Emile Durkheim). Le raisonnement comparatif met à distance les catégories ordinaires, au fondement de la démarche scientifique et enjeu saillant dans la recherche en science sociale.
Alors, on le verra, la formalisation d’un raisonnement comparatif en sciences sociales a voulu s’aligner sur les sciences expérimentales. Dans quelle mesure, par exemple, est-ce que des pommes et des poires sont comparables ? Se poser cette question c’est se demander si des pommes et des poires sont comparables, par rapport à quelles propriétés et par rapport à quoi elles ne le sont pas. Ce qui est important dans