Ponge pluie
I. Le recueil : «le parti pris des choses »
« Le parti pris des choses » publié en 1942 constitue le premier grand recueil de Ponge. L’auteur entreprend d’abord et avant tout de rendre compte des objets du quotidien, des choses et de leurs caractéristiques précises, à travers une écriture nouvelle. Revenant à l’origine de sa démarche, il explique « On n’avait jamais parlé de l’abricot, de la figue, les objets les plus familiers me semblait mériter non pas une définition dans le dictionnaire mais une définition un peu sensible ». C’est ainsi qu’il propose une « récréation » de choses, grâce, précisément, aux mots de la description. Sa démarche se présente alors à la fois comme scientifique, poétique et objective.
Dans chacun de ses poèmes, Ponge transforme choses, êtres ou moments en ce qu’il appelle « objeu », le poète a recours à toutes les ressources de son artisanat poétique : lexique choisi, allitérations efficaces, structure de phrases astucieuses.
En 1944, SARTRE fera de Ponge un illustrateur d’un courant philosophique appelé « phénoménologique ». Ce courant fonde notre connaissance du réel sur la perception de l’analyse des phénomènes.
Ponge occupa alors une place comparable à celle que tinrent dans les mêmes années d’après- guerre les « nouveaux romanciers » (ROBE-GRILLET, BUTOR, SARRAUTE) pour l’écriture de fiction. Souvent qualifié « d’antiromantique », il contribua en effet à la sévère critique du lyrisme et développa la création poétique française fondée sur une expérimentation nouvelle de la langue dans les années 1950-1970. Il n’oublia jamais au cœur même de son travail le plus technique, le souci de qu’il appelait l’objoie, le bonheur que la chose procure quand elle devient mot.
Il a une sympathie envers les choses. Par sa poésie il prend la parole pour les objets condamnés au silence, cette position fait connaître Francis Ponge grâce à son texte publié en 1942 Le parti pris des choses qui pouvait se nommer aussi "façons d'être" ou "