Porcelaine
Les chiffres clefs du secteur
1 500 personnes environ (porcelainiers, émailleurs, orfèvres, sertisseurs, coloristes) travaillent dans la douzaine de manufactures que compte la région de Limoges. Les effectifs ont diminué de 45% en quinze ans. 66 millions d'euros : c'est le chiffre d'affaires global des porcelainiers de Limoges en 2004. Les exportations représentent entre 40 et 70% du chiffre d'affaires. Avec 430 employés Bernardaud est la première manufacture de Limoges. En 2004, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 44 millions d'euros. 12 millions d'euros : c'est la dette de la prestigieuse entreprise Haviland, fondée en 1842. Elle est placée en redressement judiciaire et un tiers de ses 300 emplois sont menacés. 7 générations de porcelainiers se sont succédé à la tête de Royal Limoges, manufacture fondée en 1798.
Mais la porcelaine de luxe ne séduit pas que les marchés traditionnels: la Russie, les pays d'Europe centrale et orientale, l'Asie du Sud-Est constituent autant de nouveaux débouchés. "Limoges, c'est l'image du luxe à la française, et l'acquisition d'un beau service de table, un signe de réussite", analyse Lionel Delaygue. En revanche, inutile de trop fantasmer sur les pays du Moyen-Orient: "Les familles fortunées passent des commandes exceptionnelles mais exceptionnellement", constate Bertrand Raynaud.
Revers de la médaille: avec l'augmentation des ventes à l'étranger, les porcelainiers songent de plus en plus à s'implanter hors du Limousin. Alors que la main-d'oeuvre représente 60% du prix d'une assiette, la France peine à résister à la concurrence de pays comme la République tchèque, la Pologne ou la Tunisie. "Le recours à la sous-traitance étrangère est inévitable si nous voulons rester compétitifs", soupire Bertrand Raynaud. Mais, en l'absence d'un label ou d'une AOC protégeant la porcelaine fabriquée et décorée à Limoges, les règles du jeu sont loin d'être claires. "La tentation est grande de dissimuler