Portrait satirique sujet 2
L’un des deux sujets suivants sera traité, au choix, en deux à trois pages TEXTE 1 Une heure plus tard, Georges Du Roy entrait dans les bureaux de La Vie Française. M. Walter était déjà là, car il continuait à diriger et à surveiller avec sollicitude son journal qui avait pris une extension énorme et qui favorisait beaucoup les opérations grandissantes de sa banque. Le directeur leva la tête et demanda : « Tiens, vous voici ? Vous semblez tout drôle ! Pourquoi n'êtes-vous pas venu dîner à la maison ? D'où sortez-vous donc ? » Le jeune homme, qui était sûr de son effet, déclara, en pesant sur chaque mot : « Je viens de jeter bas le ministre des Affaires étrangères. » L'autre crut qu'il plaisantait. « De jeter bas... Comment ? - Je vais changer le cabinet. Voilà tout ! Il n'est pas trop tôt de chasser cette charogne. » Le vieux, stupéfait, crut que son chroniqueur était gris. Il murmura : « Voyons, vous déraisonnez. - Pas du tout. Je viens de surprendre M. Laroche-Mathieu en flagrant délit d'adultère avec ma femme. Le commissaire de police a constaté la chose. Le ministre est foutu. » Walter, interdit, releva tout à fait ses lunettes sur son front et demanda : « Vous ne vous moquez pas de moi ? - Pas du tout. Je vais même faire un écho là-dessus. - Mais alors que voulez-vous ? - Jeter bas ce fripon, ce misérable, ce malfaiteur public ! » Georges posa son chapeau sur un fauteuil, puis ajouta : « Gare à ceux que je trouve sur mon chemin. Je ne pardonne jamais. » Le directeur hésitait encore à comprendre. Il murmura : « Mais... votre femme ? - Ma demande en divorce sera faite dès demain matin. Je la renvoie à feu Forestier. - Vous voulez divorcer ? - Parbleu. J'étais ridicule. Mais il me fallait faire la bête pour les surprendre. Ça y est. Je suis maître de la situation. » M. Walter n'en revenait pas ; et il regardait Du Roy avec des yeux effarés, pensant : « Bigre. C’est un gaillard bon à