Portraits de mussolini et hitler dans le salut de charles de gaulle
Alors que le chapitre IV relate les différentes actions entreprises par les armées pour libérer l'Est de la France, au moment où sonne l'heure de « La Victoire » pour la France, sonne aussi un double glas par l'annonce conjointe des morts d'Hitler et de Mussolini. Leur mort quasi simultanée donne l'occasion à De Gaulle de dresser un double tableau de ces deux hommes. On peut constater une certaine symétrie parmi ces deux portraits qui donnent lieu à un diptyque. Mais malgré cela les deux portrait se différencient dans le point de vue différent dans le traitement que fait l'auteur de chacun de ces dictateurs.
Le chiasme dans lequel de Gaulle annonce la mort d'Hitler puis celle de Mussolini dont il présentera le portrait en poursuivant avec celui d'Hitler, illustre la symétrie de ces portraits qui se rejoignent dans une certaine mesure.
Les deux portraits retracent des parcours similaires des dictateurs. L'un et l'autre, en effet, se caractérisent par des débuts obscurs. Mussolini doit son pouvoir à son caractère « ambitieux, audacieux, orgueilleux » et le rythme ternaire de ces qualifications qui s'achève sur un adjectif péjoratif ouvre la présentation négative de « ce « Duce », cet homme d’État, cet orateur » qui commence par un titre entre guillemets, comme s'il ne lui était pas approprié, et s'achève par un nom commun évoquant un statut moindre. Hitler, quant à lui, « était parti de rien ». L'un et l'autre accèdent au pouvoir grâce à un contexte favorable pour eux, dans une situation où ils apparaissent comme des sauveurs. Mussolini « avait saisi l'Italie quand elle glissait à l'anarchie », Hitler « s'était offert à l'Allemagne […] lasse de l'empereur tombé, des généraux vaincus, des politiciens dérisoires. ». L'un et l'autre deviennent alors des conquérants et multiplient les lieux à atteindre, ce qui confère à leur personne une dimension épique. Ainsi, pour Mussolini, « sur les rives de la Méditerranée ou de la mer Rouge,