PORTRAITS PROUSTIENS La grand mère
ORAL:
r
/lere
Portraits.
proustiens
:/LA GRAND-MERE/
"Hélas,
ce fantÔme-là, ce fut lui que... que je ne connaissais
Le cÔté
de Guermantes,
--
--
(coll.
"QUARTO",Gallimard
pas."
,p
853/854)
1/ SITUATION /PRESENTATION
/MOUV;EMENT/NATURE :
Le narrateur(qui fait son service militaire à quelque distance de Paris)a reçu un coup de téléphone de sa grand-mère;"le téléphone n'était pas d'un usage aussi. courant qU'aujourd'hui" rappelle-t-il afin d'expliquer l'impression d'élOignement que lui procure l'audition d'une voix familière et que pourtant il ne reconnait d'abord pas. Prenant pour la première fois consci~ce de la solitude de sa grandmèr.e,angoissé comme Orphée qui aurait "laissé se ~erdre"cette "ombre chérie""parmi les ombres, "il décide de '. . rejoindre immédiatement à Paris ce "fantÔme" ,afin' de
"se délivrer au plus vite" de l'image obsédante d'une grand-mère vieillissante et abandonnée. Le texte commence au moment où le narrateur surprend chez e11e sa grand-mère,à son insu: l'analyse de l'état de conscience qui en résulte constitue
L'intérêt essentiel du passage: le portrait proprement dit de la grand-mère n'oc~ pe guère en effet que la dernière partie de la dernière phrase du texte, le reste est consacré à une étude extrêm~nt subti~ des mécanismes psychologiques qui se déclenchent lorsque notre affectivité doit soutenir le choc d'~e perception doul~ reuse et que l'évidence la heurte avant qu'elle ait eu le temps de se disposer à la sQutenir.
On peut distinguer trois partiesd~ ce texte ,en fonction du nombre auquel la première personne est employée (singulier dans la première partie et dans la dernière ,constituée d'une seule longue phrase à la structure très "proustienne", pluriel dans la partie intermédiaire
:de "Nous ne voyons jamais ..." jusqu'à "mentëüSe ressemblance",qui commente le récit proprement dit, d'un point de ~ pius général)
Ce passage du particulier au général ,puis ,inversement dungénéral au particulier
reflète