Poème sur le désastre de lisbonne (1756)
Aussi pouvons-nous nous demander comment Voltaire s’y prend-il pour faire passer son message.
Nous verrons dans un premier temps la dimension pathétique, avant de porter notre attention sur l’aspect polémique de ce texte.
I. Un poème bouleversant
Nous pouvons tout d’abord noter la présence d’un important champ lexical de la tristesse avec :
- « Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ! » (1) « Malheureux » est un adjectif prenant racine dans l’assemblage des termes « mal » et « heur ». L’heur étant une chance favorable, le préfixe « mal » donne à « malheureux » une signification se rapportant à l’adjectif « malchanceux ». L’adjectif « déplorable » provient du nom « pleur » auquel on a rajouté « dé » (marquant l’éloignement) et « able » (touche négative) donnant ainsi une signification proche de la lamentation.
- « D’inutiles douleurs éternel entretien ! » (3) Le nom « douleur » provient du latin « dolor » signifiant « une émotion morale pénible ».
- « Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses » (6) Nouvelle utilisation de l’adjectif « malheureux » déjà aperçu dans la première ligne.
- « Cent mille infortunés que la terre dévore » (9) « Infortunés » provient du mot « fortune » signifiant « la chance ». Le terme veut ainsi signifier le manque de chance que l’on a déjà pu voir avec malheureux. De plus, on remarque une hyperbole avec « cent mille infortunés ». 60000 individus ont en effet trouvé la mort dans le désastre.
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