Préface d'anthologie poétique
Cette anthologie éclaire une facette de ce prisme, en exposant à la lumière ces poésies engagées qui, par le vers et le rythme, dénoncent les malheurs innombrables de l’Homme. Ainsi, de la Chine à l’Angleterre en passant par la France, tu prendras part au voyage des mots, qui, dans les courants insondables de l’âme, engendre la tristesse, la douleur, la révolte et la colère.
Dans le Pays du Levant, Du Fu, poète du XVIIIe siècle, exprime déjà la souffrance et les pleurs du peuple face au comportement le plus bestial de l’homme : la guerre. Selon les mots de l’auteur, celle-ci sévit toujours, et le carnage est inépuisable.
En France, Ronsard dénonce les horreurs des guerres de religion qui saignent l’Europe dans le courant du XVI et du XVIIème siècle. La paix est abolie, tout à l'abandon va sans ordre et sans loi. Le dernier vers, clôturant cet apocalypse, met en avant les mots sang et carnage qui rime avec brigandage.
Mais ces poètes s’inclinent tous, tels les Chevaliers de la Table ronde, devant leur Arthur, le Roi des poètes engagés : Victor Hugo. Par la puissance des mots, il attaque sans relâche la misère des enfants, fait le siège du château du Totalitarisme et exécute les massacres. Son rôle, il le définit-lui-même, dans Le poète dans les Révolutions : Non, le poëte sur la terre / Console, exilé volontaire, / Les tristes humains dans leurs fers. Ainsi, le défenseur des démunis crie : Honte aux infâmes, /Aux oppresseurs, aux meurtriers ! mettant à profit la gradation et l’exclamation. Le poète déclame : La misère de l'innocence / Accuse l'homme vicieux et prononce d’une voix forte : Et l'on tuait. Pourquoi ? Pour tuer. Ô misère !
Les idées n’ont aucune limite matérielle, elles se