Propre
Extrait 1 ajouté au roman

Je devais me lever et presser le pas à m’activer aux tâches matinales. Malgré moi, je ne trouvais pas le courage nécessaire pour à peine sortir le petit doigt des chaleureuses couvertures. La chaleur du corps cordial endormi m’enlaçant, m’animait et je ne pouvais penser une seconde à le quitter. Cette horrible souffrance, ce supplice qui me tenaillait chaque instant où il n’était pas à mes côtés était comparable au froid transi qui régnait. Ce sentiment où nous étions paralysés et gourds, où quelque chose à l’intérieur nous dit d’agir, mais où il était extrêmement difficile d’agir, quasi impossible.

Après mûre réflexion, je me décidai à sortir, craignant le châtiment qu’il me serait accordé si je ne faisais pas ce qui m’était imposé. Je sortis alors à l’extérieur aux grands vents crus battant de tout son souffle. Ce fabuleux spectacle hivernal, marmoréen me rappela l’image de Susanne au teint ivoirin et de la cruauté des siens. Je chargeai ensuite mes bras de bois, puis je marchai machinalement vers la porte. Enfin, je me sentis un peu plus près de celui qui faisait battre le moteur de mon corps.

Finalement, je déposai mes bras chargés près du foyer et j’allumai un feu. Je me dirigeai vers la fenêtre de la cuisine afin de préparer le déjeuner pour ces pauvres enfants. J’aperçus alors par la fenêtre, à travers les immenses flocons, une minuscule fleur rose. Je me demandai comment elle arrivait à survivre parmi tant de froid et de neige. C’était comme l’unique survivante de son espèce. C’était à cet instant que j’entendis un bruit, ce qui me fit sortir de mes rêveries. Les enfants étaient