Prologue romeo et juliette
Tout d’abord, en proposant un résumé alléchant d’une histoire sans doute déjà connue du public, ce prologue remplit une fonction d’accroche. [La première phrase du paragraphe a énoncé clairement l’argument, l’élément ou l’idée qui sera ensuite développé, illustré, éventuellement prolongé, dans le paragraphe] Le chœur ménage une sorte de synopsis susceptible de mobiliser l'attention du spectateur : la haine ancestrale des deux familles, de nouvelles rixes qui réveillent la guerre civile à Vérone, les deux héritiers uniques de ces deux familles qui deviennent amants, leur mort qui scellera la réconciliation des familles ennemies. Résumer la pièce dès l’introduction, n’est-ce pas attenter au « suspens » ? L’histoire de Roméo et Juliette, appartenant à l'origine au folklore et ayant inspiré de nombreux auteurs européens aux XVe et XVIe siècles, est vraisemblablement connue de la plupart des spectateurs élisabéthains de cette toute fin du XVIe siècle ; ce sonnet introductif vise donc à remettre dans l’esprit du public les ingrédients qu’il est venu goûter : la haine ancestrale, le sang civil, l’amour et la mort… Le public brûle-t-il d’éprouver « terreur et pitié », fondement de la catharsis ? Les mots « fearful » et « piteous » figurent dans le