Préface d'une anthologie poétique
Cher lecteur ; la plume est-elle une arme maniée par des poètes sensibles aux douleurs de votre monde ? Est-ce une lame étincelante coupant la Misère, embrochant l’Injustice, découpant la Guerre, torturant la Douleur ? Sa vocation est-elle de rendre notre monde meilleur ? Il n’existe pas forcément de liens entre tous les divers thèmes, mais on peut retenir que de tous ces poèmes il en découle de profondes émotions, ce genre de frissons qui vous parcoure lors d’une lecture qui vous semblait banale, et c’est la raison première de mes choix.
La Cigale et la Fourmi de De La Fontaine ; il s’agit ici d’une intelligente manière d’instruire, d’encrer dès le plus jeune âge, la morale. De part son aspect enfantin, ce poème y cache une vraie leçon. À savoir le vivant carpédien; qui fait le choix de vivre au jour le jour. Comparée à la Fourmi qui considère la vie comme une survie et se projette dans son avenir. Ce sont donc par des exemples simples que ce poème en révèle long sur l’espace de toute une vie. De même dans le prolongement de la poésie didactique, Guillaume du Bartas nous emmène au cœur de son monde, et nous décrit la Création du monde, comme Dieu le fait dans la Bible, devenant à son tour de créateur d’un monde nouveau, le modelant à sa façon, à son image.
Chanson d’automne de Paul Verlaine ; « violons », « sanglots », « pareil à la feuille morte », etc. Le champ lexical de la tristesse fait intervenir nos 5 sens. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi ce poème, où l’on se sent bercé par sa chanson, Verlaine y est donc à la fois le chef d’orchestre et la victime. Alors que le 19ème siècle nous laisse sans voix, Grand Corps Malade nous touche au 21ème avec des mots plus dures, qui font référence à la réalité de la vie et des difficultés auxquelles chacun doit ou devra faire face. Le lyrisme apparent dans ces deux poèmes fait appel à nos sentiments, afin que l’on vive leurs détresses, leurs désespoirs.
Faisant appel à la poésie pour