Prévert, barbara
Un hymne à l’amour
1) Un poème comme une chanson Prévert choisit une forme extrêmement libre, sans strophe, déjà très proche de la chanson puisque nous y trouvons un refrain qui revient quatre fois sous la forme « Rappelle-toi Barbara » ou sous une forme très proche: « Rappelle-toi quand même ce jour-là » ou « Rappelle-toi cela Barbara ».Les vers sont libres dans la mesure où ils n’ont pas de régularité, mais on trouve des constantes rythmiques très fortes à travers tout le texte, en particulier dans l’emploi de l’hexasyllabe (vers de 6 syllabes) qui domine largement, viennent ensuite des vers de 3 syllabes (« Barbara », « Rappelle-toi », « N’oublie pas ») et des alexandrins (v. 44, 48, 49). L’emploi des rimes n’a rien non plus de systématique ; en revanche, on remarque beaucoup d’assonances, en particulier avec le son [a] présent déjà quatre fois dans le refrain, et que l’on retrouve plusieurs fois en fin de vers (vers 11 à 16, 22 à 24, 28 à 30) et en rime intérieure (« Rappelle-toi cela Barbara / Et ne m’en veux pas si je te tutoie »
2) Barbara, incarnation de l’amour Barbara incarne la jeunesse, l’amour et la beauté, qui rayonnent tellement autour d’elle qu’il suffit au poète de la croiser pour être heureux. Elle est qualifiée de trois termes qui reviennent en chiasme au vers 4 et 21 (« épanouie »/ « ravie »/ « ruisselante ») pour marquer la plénitude de sa joie : la pluie elle-même devient ruissellement de bonheur inonde toute la ville. Barbara est évoquée