Question corpus paul verlaine
Ces quatre poèmes d'amour offrent de la femme aimée une image mystérieuse. Elle naît en effet des rêves du poète. Le lexique du rêve et du sommeil le montre. Paul Verlaine utilise le mot « rêve » dans le titre, et dans le premier vers : « Je fais souvent ce rêve ». Paul Eluard à son tour fait un récit de rêve : « Je rêve toujours d'une vierge » (vers 6), « c'est sa main que je garde (…) jusqu'à m'éveiller » (vers 13). Quant à Robert Desnos, il affirme quatre fois dans une anaphore qui structure son poème que l'image féminine qui le hante est issue de ses rêves : « J'ai tant rêvé de toi... ». Enfin, Claude Roy dans Tant utilise le mot « ombre » (ligne 10) qui suggère une image onirique et le mot « sommeil » (ligne 3). Née de leurs rêves, cette femme est forcément lointaine, flou et inaccessible. Les phrases interrogatives chez Paul Verlaine traduisent ce caractère étrange de la femme aimée : « Est-elle brune, blonde ou rousse ? » (vers 9). Chez les autres, le lexique traduit ce paradoxe d'une femme à la fois familière et lointaine : « presque étrangers l'un à l'autre » (ligne 11) dit Eluard ; « ombre » (ligne 4), « apparence réelle » (ligne 6) et « fantôme » (ligne 3) reprend Desnos. Le registre rapproche bien sûr les quatre poèmes. Sacrifiant en cela la tradition du poème d'amour, il est lyrique. Le moi y occupe en effet une place prépondérante, ce que traduisent les pronoms personnels de la première personne : « Je fais souvent » commence