Prêtre et patriote
Mes camarades prêtres ont terminé leur armée en tant que sous-officier, moi, je n’en suis sorti que caporal chef. Je n’étais pas toujours très bien noté en raison de mon caractère un peu rebelle et comme nous devions assister régulièrement à des cours du soir, au lieu de m’y rendre, j’allais dîner au Sacré-Cœur, où se retirent les prêtres lorsqu’ils sont à la retraite.
J’ai été mobilisé à Bayonne, au 49ème R.I. Ce régiment avait été dissout à la fin de la Première Guerre et reconstitué pour la Seconde.
Nous sommes à la fin du mois d’août 1939 et je suis assez contrarié de devoir partir d’abord parce que la guerre est déclarée mais peut-être et surtout parce que je suis chasseur depuis toujours et qu’à cette période de l’année, je « prépare » un terrain, c’est-à-dire que j’ai étendu un filet pour la chasse à la tourterelle. Je me souviens très bien du jour, un samedi, je viens de rentrer, tout est prêt pour le surlendemain lundi, mes obligations m’empêchant de chasser le dimanche.
Lorsque mon père qui a guetté mon retour, me dit : « Tu peux repartir ramasser tes filets, c’est la mobilisation ! »
Nous sommes restés une quinzaine de jours à Bayonne puis nous sommes partis en train pour Saverne, en Alsace. Les deux éléments les plus marquants de notre tenue sont la capote et surtout les pataugas. Quel équipement pour partir à la guerre !
J’ai été versé dans les infirmiers, comme tous mes autres camarades prêtres, mais