Punk et hippies
Tout a commencé avec une petite annonce parue dans le Wall Street Journal : « Jeune homme, avec un capital illimité, recherche opportunités légitimes et intéressantes d’investissement et propositions d’affaires ». Ce « jeune homme » n’a jamais réellement existé. La boîte vocale conciliait en réalité non pas un, mais deux jeunes hommes. John Roberts et Joel Rosenman écrivaient des scénarios pour la télévision et recherchaient des idées novatrices à financer. L’annonce attira beaucoup de réponses, certaines pour le moins loufoques, dont une de Arthur Kornfeld et Michael Lang qui confie dans les Woodstock Diaries à propos des futurs producteurs : « Je pensais qu’ils étaient complètement fous ; ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils projetaient de faire. ». Les quatre hommes partirent tout d’abord sur l’idée de retaper un studio d’enregistrement new-yorkais. Mais suite à de maintes discussions, et grâce à l’insistance de Lang, le projet d’un festival d’art et de musique leur apparut comme une évidence. « Je voulais organiser une série de concerts à Woodstock, ville dans laquelle vivaient beaucoup d’artistes rock » (dont Bob Dylan), confie celui-ci. Cette chimère pouvait devenir réalité, mais seulement après avoir surmonté quelques obstacles.En effet, l’emplacement du festival (initialement appelé Aquarian Expositions) fut sans aucun doute la partie de l’organisation la plus difficile à mettre en place. Initialement, les producteurs louèrent un champ industriel à côté de Woodstock, quelques milliers de miles au Nord de New York City pour dix mille dollars. Les autorités locales furent officiellement informées que le nombre de personnes attendues pour l’évènement ne dépasserait pas 50 000. Mais des résidents des environs s’opposèrent radicalement à cette réunion de hippies et firent voter une loi interdisant les regroupements de plus de cinq mille personnes. Quelques temps plus tard, Lang trouva finalement un