Qu'apporte l'amour selon platon ?
« Nous ne sommes pas des anges, nous avons un corps. » Cette citation de Thérèse d'Ávila dans le Livre de la vie, placée en exergue du récit de Julia Kristeva, donne le ton de cet ouvrage passionnant, tumultueux, polyphonique : Teresa de Ahumada de Cepeda (1515-1582), aux antipodes des hagiographies ou des images hiératiques qui peuplent trop souvent les églises, y apparaît plus proche de la fameuse sculpture du Bernin, superbe matérialisation baroque de la Transverbération de sainte Thérèse en l'église Sainte-Marie-de-la-Victoire, à Rome. Une reproduction de l'œuvre précède le livre, ainsi suggérée par Julia Kristeva : « Le visage renversé d'une femme endormie, à moins qu'elle ne soit déjà morte de plaisir, bouche ouverte, porte avide d'un corps vide que remplit sous nos yeux un bouillonnement plissé de marbre... »
Le livre se compose de trois ensembles de longueur inégale : les six premières parties racontent la vie de Thérèse ; la septième, sous une forme dramatique, évoque l'agonie et la mort de la Madre ; la huitième partie, en guise de post-scriptum, est une « Lettre à Denis Diderot sur la subversion infinitésimale d'une religieuse ».
Dans un style effervescent, en s'appuyant sur une documentation dont l'ampleur impressionne,