Qu'est ce qu'un marginal ?
Evoquer la marginalité, c’est faire apparaître une grande diversité d’images et de réalités, qui ne vont pas sans se superposer comme le mythe est présent dans notre réalité : le clochard est un personnage qui habite notre imaginaire depuis l’enfance ; le bohème artiste nous est à la fois attirant et repoussant ; il y eut les hippies, les beatniks et la beat génération, les punks les skinheads, le grunge, le freak… sans parler de l’ermite, du dandy, du philosophe même si original et même étrange dans l’esprit de beaucoup. Et, si nous ouvrons les yeux sur la réalité de nos rues et places, force est de constater que des personnes de plus en plus nombreuses se retrouvent en marge de «la machine sociale » telle qu’elle va. Mais qu’est ce qu’être en marge ? Qu’est ce qui définie un marginal en tant que tel ? Existe-t-il un trait, ou un ensemble de traits, communs aux personnages que nous venons de citer ? Existe-t-il une essence, une raison d’être de la marginalité ?
I) Est-ce le fait de se retrouver à l’écart de la machine sociale et de son fonctionnement ?
Mais le sans domicile fixe, les chômeurs, qui mendient, ne sont pas des marginaux mais des marginalisés. Ce sont en effet des victimes plus ou moins passives des mouvements de l’économie, ou de relations sociales (souvent relations amoureuses) dures à vivre, désastreuses, de coup du sort… des « destins » qui les ont abîmés. Et ils n’ont plus ni force ni volonté de se battre, ils ont plus ou moins secrètement consenti à ne plus jouer leur partie dans la symphonie sociale. Ce ne sont pas vraiment des marginaux mais plutôt des exclus : tombé en marge.
Le marginal est marginal car il faut au moins un geste pour occuper la position qu’il occupe, autre que celle du commun. Le marginal est celui qui marque, d’une manière ou d’un autre, son altérité, son originalité, sa différence, sa distinction comme Baudelaire le dit du dandy, en même temps que son irréductibilité, ses refus et