Qu'est ce que l'art sans le beau ?
L’art n’a-t-il pour but que lui-même, comme le pensaient Théophile Gautier puis les poètes parnassiens ? Mais qu’est-ce que l’art ? Et quoi est beau ? Enfin, l’art et le beau sont-ils complémentaires, dépendants l’un de l’autre ? Une œuvre d’art doit-elle être belle, ou peut-elle ne pas l’être ? En somme, qu’est-ce que l’art sans le beau ? Dans un premier temps il s’agira de s’interroger : qu’est-ce que l’art ? Ensuite, nous nous demanderons quel rapport le beau a-t-il avec l’art ? Enfin, nous tenterons de répondre à la question suivant : Comment l’art peut-il surpasser la notion de beau notamment en transcendant le laid ?
L’art. Notion bien complexe à définir. La difficulté à le faire provient de son origine empirique. L’art n’est pas le même pour tout le monde. Un objet d’art dépend entièrement d’un regard, d’une appréciation personnelle. Pour tenter d’approcher la définition la plus juste de l’art, nous pouvons partir de la tripartition aristotélicienne des différents genres d'activités et connaissances humaines qu’Aristote propose dans la Métaphysique « Toute application de la pensée est ou pratique ou poïétique, ou théorétique » Dans la première catégorie, les choses propres au sujet. Cette catégorie rassemble les actions entreprises par l’homme, ainsi que toute la connaissance pratique, soit technique, ou artisanale ; la raison pratique. Concrètement, il pourrait s’agir de la capacité à agir modérément, en respectant des règles et des codes. Vient ensuite la seconde catégorie, qui regroupe les choses extérieures au sujet. Nous en arrivons à la connaissance poïétique. (poien signifiant faire, produire). Cette catégorie regroupe ainsi l’art, au sens le plus général, soit provenant de l’homme qui fait, de l’artiste, certes, mais aussi de l’artisan. Voilà pourquoi nous pouvons parler de catégorie des choses extérieures au sujet : car cette activité résultant de la connaissance poïétique mène à la nouvelle existence