Quatre-vingt-treize
Quatrevingt-treize met particulièrement en évidence le déroulement de la contre-révolution vendéenne et montre l'opposition entre les bleus, révolutionnaires, et les blancs, monarchistes.
Hugo s'attache à ne pas prendre parti entre les deux modèles, il expose avec une égale rigueur les points négatifs et les vertus des deux camps (Le paysan breton parlant une langue morte (?), ce qui est faire habiter une tombe à sa pensée). Une note personnelle de l'écrivain, datant de 1854, précise d'ailleurs la nature de son ambition : « Moi, si je faisais l'histoire de la Révolution (et je la ferai), je dirais tous les crimes des révolutionnaires, seulement je dirais quels sont les vrais coupables, ce sont les crimes de la monarchie ».
L'histoire débute avec le débarquement en Bretagne du marquis de Lantenac, prenant la tête de la révolte contre-révolutionnaire de Bretagne contre les partisans de la République. Il sera traqué par les révolutionnaires, et en particulier par son neveu, Gauvain, passé du côté des révolutionnaires, lui-même surveillé par son tuteur Cimourdain, mandaté par le Comité de Salut Public.
On assiste à la confrontation de deux modèles, de deux visions de l'Histoire, de deux systèmes de Valeurs. Le marquis de Lantenac incarne l'Ancien Régime, celui du Sacré, de la Tradition, de la Fidélité, de l'anti-matérialisme au profit du spirituel, tandis que son neveu incarne le modernisme et l'idéalisme révolutionnaire et républicain. Un troisième personnage plane sur ce livre et éclipse ces deux protagonistes par le caractère fouillé qu'en donne Hugo, il en est le personnage principal, il s'agit de Cimourdain, l'envoyé du comité de salut public, ancien prêtre qui