Toutes les œuvres romanesques proposent une vision de l’homme et du monde, qui est transmise aux lecteurs grâce aux personnages fictifs. Pourtant, on distingue souvent le personnage principal d’un roman d’un véritable individu. Ainsi nous nous demanderons que penser de cette affirmation de Zola : « Le premier homme qui passe est un héros suffisant » ? Pour y répondre, nous verront dans un premier temps que le roman a besoin de héros dotés de qualités exceptionnelles, puis en contrepartie, nous verrons qu’un individu peut se suffire à lui-même en tant que héros et qu’il n’a pas besoin d’être un personnage particulièrement remarquable.

Pour commencer, on peut noter la définition précise du héros : « Personnage principal mythique ou légendaire ayant accompli des faits extraordinaires et qui se distingue par son courage face au danger ». Si l’on en croit cette définition, le héros doit avoir un destin exceptionnel, comme le personnage de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal. D’ailleurs, les deux couleurs renvoient peut-être au symbolisme universel, rouge pour la passion, noir pour la mort, puisque tel est de destin de Julien. En effet, après avoir tenté de tuer Mme de Rênal, il est emprisonné et est condamné et être décapité. C’est alors qu’il refuse de demander sa grâce et meurt dignement sur l'échafaud. Même au dernier instant, il définit sa mort comme la conséquence de son combat. Cet acte met en évidence le côté héroïque du personnage. Ensuite, un héros doit avoir une personnalité hors du commun. C’est le cas de la marquise de Merteuil, dans Les liaisons dangereuses de Laclos. En effet, c’est une femme libertine qui revendique son indépendance : contrairement aux autres femmes qui se laissent dicter leurs façons de penser, elle ne pense que par et pour elle-même, elle dit d’ailleurs "ma pensée fut pour moi seule". Elle est orgueilleuse. En effet, elle a une haute opinion d'elle-même et se congratule pour les stratégies qu'elle