Que révèle l'oeuvre d'art ?
6948 mots
28 pages
Il est bien des fois où, nous promenant dans un musée, nous sommes restés interpellés - voire interloqués ! - devant telle ou telle œuvre. Soit que celle-ci nous parle particulièrement, soit qu’au contraire elle nous rebute, nous agresse et nous déroute. Dans tous les cas, nous marquons l’arrêt. Nous regardons. Nous contemplons…ou nous tournons autour, lisant le cartel, regardant de gauche, de droite, s’approchant jusqu’à voir l’aspérité de la peinture, s’éloignant, revenant… Et bien souvent, pour un peu qu’on s’attarde, on entend autour de nous d’autres spectateurs : « Tu vois, ce tableau, c’est une œuvre de la Renaissance. Et cette forme que tu vois ici, cela signifie… », « Pffffff ! Un carré jaune dans un carré noir ! Non mais franchement ! Ça n’a pas de sens ! », « Je ne comprends pas bien le message, je… ». Voilà. C’est dit. « Je comprends… / Je ne comprends pas… » Tout est là. Que nous partagions ou que nous souriions de telles réactions, il n’en reste pas moins qu’elles sont bien souvent les premières que nous ayons en tête, de manière quasiment automatique. Cherchant à appréhender l’œuvre, nous ne cherchons, sans nous en rendre compte, qu’à lier cette œuvre à toute notre expérience passée, cherchant à intégrer cette œuvre dans notre manière de penser et de voir le monde. En d’autres termes, nous ne cherchons ni plus ni moins qu’à lui trouver un sens. Cherchant à nous l’approprier, notre premier rapport est donc celui d’une tentative de compréhension, au sens le plus étymologique du terme : « prendre avec » nous. Et il est vrai que c’est une vraie question : « Que nous dévoile donc l’œuvre d’art? ». Plus qu’elle-même, l’œuvre d’art peut en effet évoquer des souvenirs, des phénomènes de société ou encore des évènements historiques. Nous pouvons la trouver belle ou laide, insignifiante, splendide, émouvante… mais tout ceci n’est qu’accumulation brute d’émotions, de ressentis, de points de vue. Que nous révèle-t-elle qui a pu nous être caché avant que nous la