Quel rôle jouent les didascalies dans l'écriture théâtrale de beckette telle qu'elle apparait dans fin de partie ?
S'il est un détail auquel Samuel Beckett ne tenait pas à laisser de côté, c'est bel et bien les didascalies. Leur rôle prend toute son importance dans son interprétation théâtrale : de facto, alors que Gilbert Bourdet tenait, en 1989, à mettre en avant le rouge et le rose dans le cadre de sa mise en scène de Fin de Partie, Beckett lui fit comprendre que cela n'était pas acceptable à ses yeux. D'où l'importance des didascalies, et des indications qui en émanent. Aussi, quel rôle jouent les didascalies dans l'écriture théâtrale de Samuel Beckett telle qu'elle apparait dans Fin de partie ? D'une part, ces didascalies contribuent à faire de l'œuvre telle qu'elle est rédigée une mise en scène dramatique totale. D'autres part, elles constituent une rupture sans équivoque avec l'écriture du théâtre traditionnel.
I] Une écriture dramatique totale
Ne sont-ce pas les didascalies qui fixent le décor ? De fait, elles permettent de statuer de la place des poubelles, des fenêtres, et cætera, les unes par rapport aux autres. De même, elles permettent de préciser quel est le taux de luminosité. Ces mêmes didascalies ne se contentent d'ailleurs pas de commenter les positions des objets, elles donnent une idée précise aussi des habits portés par les personnages, et amènent le lecteur à identifier la pensée du personnage à un moment donné de la pièce. Par exemple, à la page 108, les didascalies précisent sur Clov: « Panama, veston de Tweed, imperméable, parapluie, valise ». Ces didascalies n'ont-elles donc pas une fonction dramaturgique ?
Qui plus est, elles ont pour vocation d'être minutieuses : en effet, elles précisent entre autre quel ton est adopté par le personnage. On peut se conférer à Nagg qui prend parfois une voix de « raconteur », parfois celle « du tailleur », et ce lorsqu'il raconte son histoire drôle (p. 35). Et elles mettent en exergue la posture de ce dernier. Par voie de conséquence, on découvre Hamm qui « ôte ses lunettes, s'essuie les yeux, le