Race et Metissage dans la Caraibe
Cela renvoie au concept même de race, suivant lequel les êtres humains peuvent être classés sur la base de leur aspect physique et/ou de leur ascendance en un certain nombre de groupes dont les membres possèdent par nature des aptitudes et des tempéraments différents selon les groupes. Ce concept n’implique pas nécessairement que certains groupes soient supérieurs à d’autres. Ainsi, quand nous établissons une hiérarchie entre les races on entre alors dans une idéologie qui se fonde sur un profond sentiment de différence pour justifier des inégalités de traitement.
Ces inégalités n’ont cependant pas exclus les contacts, qui par leur multiplication, ont fondé un nouvel assemblage qui se devait d’être défini, le métissage.
Ce dernier, a souvent été vu, à l’époque qui nous concerne comme une forme de dégénérescence qui affaiblit la race prétendument supérieure, dont il avilirait le sang et diminuerait les aptitudes. Dès lors, il faut noter l’essor du courant abolitionniste et notamment le travail de Victor Schœlcher, fils de négociant qui depuis un voyage fait en 1829 au Mexique et aux Antilles s'était affermi dans ses convictions républicaines et luttait contre une institution dont il avait vu toute l'horreur. Il obtiendra gain de cause, lorsqu'il aura été désigné par le gouvernement provisoire comme sous-secrétaire d'État à la marine chargé des colonies. De plus, il arrachait le 27 avril 1848, un décret par lequel est proclamée l'abolition de l'esclavage dans toutes les colonies et possessions françaises. Cependant, une telle métamorphose dans les mœurs coloniales n’avait été permise que par l’abolition antérieure dans les colonies anglaises de toute forme d’esclavage. De fait, une peur des révoltes avait profondément accéléré le mouvement. Cela marquait néanmoins la fin d’une société officiellement structurée selon un ordre socio-racial.