Rationalité et développement
AMADOUNE GUEYE, 2012
INTRODUCTION
Dans le schéma de la pensée occidentale, développement et sous-développement se définissent à l’aide de critères économiques. C’est ainsi que le capitalisme, modèle du développement moderne de l’occident s’inscrit dans une logique rationnelle de recherche de « profit », d’ « argent », de « capitaux » (Max Weber ; 1964). Cette façon de voir le développement a suscité beaucoup de critique chez les chercheurs contemporains d’autant plus qu’elle est responsable de beaucoup de dérapages dont est victime le monde d’aujourd’hui (Michel Freitag ; 2006).
Cependant, en Afrique, précisément au Burkina Faso, cette conception du développement moderne propre à l’occident se heurte aux fondements culturels de base de la société et, d’ailleurs, ne traduit pas forcement une amélioration des conditions de vie de la population. En effet, une analyse sociologique du développement montre que celui-ci renvoie à trois dimensions : « culturelle », « politique » et « économique » (François Boudreau ; 2005).
Toutefois, il convient de souligner que le concept de développement a fait l’objet d’une compréhension controversée dans le champ sociologique. Par conséquent, il importe de se demander s’il est d’ordre quantitatif ou d’ordre qualitatif. Autrement dit, l’acquisition de biens matériels en abondance, imputable à la croissance économique, est-elle suffisante pour définir le développement ou doit-elle être doublée de certains aspects qualitatifs relatifs au bien-être social et naturel ?
En tout état de cause, le développement moderne, qu’il soit d’ordre quantitatif ou d’ordre qualitatif, découle avant tout d’une conduite rationnelle. A quoi consiste cette rationalité ?
Pour répondre aux interrogations ci-dessus, primo, nous allons procéder à une explication de la rationalité comme condition première du développement moderne tout en analysant le problème du développement en Afrique. Secundo, nous allons montrer les