Rebelles au nom de la justice - antigone et médée
Médée d’Euripide et Antigone de Sophocle
Le statut de la femme a connu beaucoup de changements depuis l’époque antique jusqu’à aujourd’hui. Si de nos jours la femme jouit d’un statut quasiment égal à celui de l’homme, il n’en est pas de même à l’époque de la Grèce antique. La femme, en ce temps-là, est inférieure à l’homme, dépendante de lui. Considérée comme un être humain faible, surtout physiquement, et ignorant, ses conditions de vie sont dures et elle est souvent indésirable à la naissance. Cependant, dans plusieurs tragédies grecques, les femmes tenant le rôle principal se démarquent de leurs consœurs par leur courage et leur forte personnalité. Médée, héroïne de la tragédie d’Euripide portant le même nom, et Antigone, personnage féminin principal de celle de Sophocle aussi portant le même nom que l’héroïne, font partie de ces femmes grecques hors du commun par leur courage et leur forte personnalité. Victimes d’injustice, elles se rebellent toutes deux pour faire face à ceux qu’elles considèrent désormais comme leurs ennemis et cherchent à se faire justice en punissant ces derniers, s’élevant ainsi au-dessus de leur statut d’infériorité.
Ces deux importantes héroïnes de la tragédie grecque, Médée et Antigone, sont deux femmes rebelles, pour des raisons différentes et chacune à sa façon. Lorsque Médée est désertée par Jason, son mari, pour une autre femme, la fille du roi de Corinthe, Créon, elle ne baisse pas la tête et ne se résigne pas à accepter son sort, comme une autre femme de son époque l’aurait fait. Au contraire, elle s’emporte violemment, et le désir de vengeance l’habite complètement. Effectivement, elle n’accepte pas son statut d’infériorité ou de femme vaincue et veut prouver sa puissance et sa forte personnalité : « […] pas un de ces gens-là [Jason, Créon et sa fille, future épouse du mari de Médée] n’aura à se félicité de m’avoir broyé le cœur. »[1] Alors, elle se rebelle, tout d’abords,