Entre séduction et peur de l'échec, le processus d'embauche tient parfois de la parade amoureuse mais, à trop attendre, l'oiseau rare finit par s'envoler.

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Le record s'élèverait à quatorze entretiens pour un seul poste. C'était, il est vrai, pour aller rejoindre la direction des ressources humaines d'un groupe du CAC 40. Après une véritable course de haies, le candidat pressenti a fait l'affaire. Le poste stratégique a été pourvu après plusieurs mois de rencontres et de discussions. La réactivité n'a pas été le maître mot de ce recrutement. L'entreprise a pris son temps… les candidats aussi. Or, toutes les entreprises n'ont pas la possibilité de choisir des candidats ne ménageant pas leur temps.
Le souhait légitime des entreprises d'embaucher le candidat au profil idéal, les arcanes du processus de recrutement, compliqués par le nombre de niveaux de décision, allongent indéfiniment le temps de réflexion de l'entreprise. Quitte à prendre le risque de faire perdre patience aux candidats contactés…
Ce record du nombre d'entretiens, qui remonte à plusieurs années, serait-il encore possible aujourd'hui ? Probablement, mais la tension qui existe sur le marché de l'emploi (dans certaines professions et pour certains corps de métier) rend, selon les cabinets de recrutement, les éventuelles tergiversations des recruteurs assez risquées…
« En moyenne, il y a deux ou trois entretiens après le nôtre, précise Eric Bohn, gérant associé Euro Consulting Partners. Au-delà, le candidat à l'embauche se lasse, d'autant que le marché est porteur. Les cadres doivent souvent se déterminer entre plusieurs offres pour choisir leur entreprise. »
Pour leur part, les entreprises veulent croiser trois avis différents en moyenne pour une même embauche. « Pour un candidat présenté par un cabinet de recrutement, deux entretiens devraient suffire, avec le DRH et le responsable hiérarchique direct, explique-t-il.