Refuser la guerre
Mais c’est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n’y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger...»( Voyage au bout de la nuit, Céline). Lola qui s'adresse à Ferdinand, prétend que le fait de refuser la guerre est un acte qui irait contre le sentiment national. Refuser la guerre est-ce renier sa nation? Non, refuser la guerre, est une position de l'opinion qui se construit. En effet, refuser la guerre sous le second empire, et refuser la guerre dans l'entre-deux-guerre ne signifie pas la même chose. Le sentiment national est présent chez les Français lorsqu'il rejettent massivement la guerre à partir de l'entre-deux-guerres. L'opinion des Français n'est pas un bloc, elle est diverse, et sur la question du refus elle est divisée. Cependant, on peut constater qu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les Français refusent la guerre, à l'unanimité. Il y a donc une évolution de l'opinion vis à vis de la guerre. Qu'est ce que refuser? Cela peut être un acte contre la guerre, s'y opposer, ou simplement la rejeter mentalement, la nier. Refuser la guerre , c'est entre autre ne pas vouloir en payer les conséquences, c'est aussi refuser le concept même de guerre ou encore refuser les causes de la guerre. La guerre désigne deux choses: les conflits que la France a connu: des guerres coloniales aux guerres qui ont mobilisées l'ensemble de la population: guerres mondiales, guerre de 1870, et celles du second Empire. Elle désigne de même une idée, un souvenir, l'objet d'une mémoire, qui, en temps de paix contribue à diffuser une certaine vision de la guerre, qui, au fur et à mesure des guerres, au fur et à mesure de leur totalisation, de leur impacts, de l'expérience que les Français en font pendant qu'elle se déroule, contribue à alimenter un refus de la guerre, qui devient total en 1945. Comment se construit