Relations est-ouest de la guerre froide
1/2
06 G 01 A 01 Durée : 4 heures Série : L2 – Coef. 5 Séries : L1a-L1b-L’1 – Coef. 6
Epreuve du 1er groupe
FRANÇAIS
(Un sujet au choix du candidat)
SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION. Bien des gens ne lisent que pour éloigner l’ennui, comme ils écoutent la radio, regardent la « télé », les images, ou feuillettent les journaux. L’imprimé pullule, et on pourrait dire après tout, que les gens n’ont jamais tant lu. Mais il y a lire et lire. La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver. Il y a un jour où tout inconsciemment on passe de l’un à l’autre. Ce peut n’être pas volontaire, mais l’effet du plaisir même, d’une sorte d’envoûtement dont un livre, qu’on tient dans ses mains et qu’on ne peut plus quitter est la cause. Ce n’est pas non plus encore lire que de lire pour apprendre, pour savoir, pour s’informer, et pour des raisons professionnelles. Joubert* disait que « notre sort est d’admirer et non pas de savoir ». La vraie lecture est la chose la plus intime et la plus désintéressée, encore qu’il ne s’y agisse que de nous-mêmes. C’est un temps qu’on se donne pour ne plus vivre par influence, par contagion, mais pour reconnaître, choisir son propre chemin et devenir soi-même. Un livre est un outil de liberté. C’est un objet devant soi, quelque chose sur quoi on peut réfléchir, à quoi on peut revenir, qu’on peut corriger, contredire, discuter, quelque chose qu’on juge. Les images, les sons passent aussi vite que les moments successifs de la vie. Un écrit, un livre reste. Il faut devant lui dire oui ou non. Un livre est une conversation et tout ensemble cependant un exercice de solitude. Je veux ici écarter l’anecdote toute personnelle, mais je repense souvent à ces nuits de mon adolescence, durant lesquelles je me battais avec le destin et découvrais dans les livres ce que