Religion
Plusieurs difficultés : • Il n’y a pas la religion, mais des religions qui sont prises dans une histoire, qui s’influencent, évoluent, voire se modifient radicalement au cours du temps (cela donne lieu à des courants, des ruptures, des ostracismes au sein d’une même religion). Les religions sont des activités humaines et à ce titre elles sont prises dans le devenir : multiplicité des cultes, des rites, des mythes, des croyances. • Il n’est pas sûr que l’idée de dieu soit essentielle pour définir la religion. Cf. le bouddhisme : il est vrai que l’on s’interroge pour savoir si c’est une religion, dans la mesure où Bouddha n’est pas un dieu mais un homme. Cependant, le bouddhisme entraîne, comme les autres religions, les religions patentées, toute une série de cultes et de rites, ainsi qu’une certaine vision de l’homme et du monde. • L’histoire des religions a mis en évidence que ces dernières sont apparues comme des faits sociaux qui organisent la société. Les monothéismes ont toujours eu partie lié au pouvoir . Ce n’est que peu à peu qu’il y a eu séparation et que la religion (du moins en Occident) est passée du côté de la sphère privée, c’est-à-dire est devenue une affaire de conscience. Tout ceci pour dire que l’on fait face à une diversité, non pas infinie, mais luxuriante. Y a-t-il un fond commun à tous les phénomènes religieux, à défaut d’une logique commune ? Les religions, quelle que soient leur style, leur mode d’apparition, leurs dogmes, s’organisent-elles autour d’un noyau caché, secret qu’elles partageraient entre elles sans le dire ni le manifester ? Or si on a une chance de saisir le geste original de toute religion, c’est bien dans l’origine qu’on pourra le saisir dans toute sa pureté. Et seule la philosophie peut le faire, car elle est cette parole qui se risque à dire l’origine.
Et tout d’abord l’origine du mot (si tant est que l’on pense dans un langage, le mot peut nous faire