Ressources minérales des profils latéritiques : exemple de la nouvelle-calédonie
Les surfaces continentales au contact des enveloppes gazeuses, liquides et vivantes de la surface terrestre subissent un processus lent mais continu d'altération qui à l'échelle des temps géologiques fini par modifier profondément leurs propriétés. Ce phénomène est actif sous toutes les latitudes mais dans la ceinture intertropicale au climat chaud, humide et à saisons contrastées, le phénomène est exacerbé. Le manteau d’altération ainsi formé peut atteindre plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur. Il est aujourd’hui considéré comme une entité géologique à part entière avec ses propres spécialistes. Les altérites (régolithe sl ou latérite ss) qui en résultent sont la conséquence d’une transformation chimique, d'une destructuration physique et au final d'une réorganisation quasi complète de la matière. L’interface substrat sain-altérite est une zone de contraste et de gradient fort où les propriétés chimiques et physiques de la roche mère subissent des modifications majeures. Le régolithe est ainsi le siège de phénomènes géologiques dont l'un des plus remarquables est l'enrichissement de la teneur en certains éléments métalliques et la constitution de gisements dits supergènes à valeur économique.
Nous nous proposons d'illustrer notre propos par le cas des gisements supergènes de nickel et cobalt de Nouvelle-Calédonie (située entre 22 et 24° de latitude sud), développés par l'altération en contexte tropical des péridotites qui couvrent un tiers de ce territoire (prés de 8 000 km2).
Le profil latéritique développé sur les massifs ultrabasiques de Nouvelle-Calédonie
Dès l’Oligocène, les péridotites sont soumises à l’altération supergène sous climat tropical humide. Ce phénomène va dissoudre lentement les minéraux primaires jusqu’à ce qu’il ne reste plus, au bout d’un certain temps, qu’une accumulation relative d’oxyhydroxydes de fer. Les autres constituants des roches