Restructurations et réductions d’emplois dans le secteur bancaire belge
Anne Vincent
L
e secteur bancaire belge vient de connaître des années mouvementées, et les transformations à l’œuvre ne sont certainement pas terminées. Ces cinq dernières années ont été marquées par deux faits majeurs : le développement très important d’Internet et des banques en ligne, d’une part, et les conséquences de la crise financière provenant de la crise américaine des subprimes, d’autre part. Dans ce contexte, le secteur bancaire belge, caractérisé traditionnellement par la présence d’une épargne très importante, une main-d’œuvre très qualifiée et une large ouverture à l’international, a connu une évolution rapide, marquée par un recentrage sur le seul marché belge et une rationalisation des structures de distribution. Les restructurations récentes dans le secteur sont dues en partie à la crise, et en partie à des décisions qui auraient sans doute été prises en tout état de cause.
La fragilisation du secteur bancaire belge
Les évolutions techniques dans le secteur ont permis de réaliser des économies dans les frais de personnel en développant la banque en ligne et, parallèlement, en réduisant progressivement le nombre d’agences (moins 40 % en dix ans). Ces changements ont modifié le profil du personnel occupé, qui a été rajeuni et qui compte une plus grande proportion de cadres, au détriment de celle des employés.
Par ailleurs, le niveau de l’épargne des ménages belges reste jusqu’à présent relativement élevé. Nombre de banques internationales ont ainsi été intéressées à développer leur présence en Belgique, et à replacer cette épargne sur les marchés et en particulier sur leur marché national.
C’est notamment dans ce contexte de dépendance par rapport à un actionnariat étranger que les grandes banques « belges » (BNP Paribas Fortis, Dexia, KBC, ING), qui ont essuyé des pertes importantes ces dernières années suite à une série d’opérations risquées,