Introduction

En 1873, pour la première fois, Lasègue parlait d’« anorexie hystérique ». La même année, en Grande-Bretagne, Gull nommait ce trouble : « anorexia nervosa ». Suivant le point de vue de Huchard, en 1874, les Français ont, quant à eux, adopté le terme d’anorexie mentale. Cette dernière fait partie des troubles des conduites alimentaires et peut se présenter sous la forme de deux catégories. D’une part, les formes restrictives et d’autre part, les formes associées à des épisodes boulimiques et s’accompagnant de mesures de contrôle du poids avec vomissements, prises exagérées de laxatifs ou de diurétiques. Cette pathologie se déclenche à l’adolescence et atteint majoritairement les filles (un garçon pour dix filles). L’incidence de ce trouble est de un à deux pourcent de la population des jeunes filles (De Mijolla, 2002). Les épidémiologistes s’accordent également sur le fait que ce trouble se développe de façon prédominante chez des adolescentes issues de milieux socio-culturels élevés (Houzel, Emmanuelli & Moggio, 2000). Le but du présent travail est de réaliser une synthèse des connaissances disponibles dans le courant psychanalytique à propos de l’anorexie mentale de l’adolescence, ou plus précisément de l’anorexie mentale de l’adolescente. Au travers de cette synthèse, je décrirai, dans un premier temps, les symptômes et comportements spécifiques observés chez les jeunes adolescentes souffrant d’anorexie mentale. Dans un deuxième point, je relèverai les différents facteurs impliqués dans l’émergence et le développement du processus anorectique. Dans un troisième temps, j’exposerai certains éléments clés de ce processus morbide. Au sein de ce point, je mettrai en évidence les principales angoisses, les mécanismes de défenses ainsi que le type de relation à l’objet, présents chez les jeunes anorexiques. Enfin, tout au long de ce travail, je ferai apparaître les auteurs principaux ainsi que des auteurs plus récents ayant contribués à la