Rhétorique et dialectique dans le livre i e la rhétorique d’aristote
Le rapport entre rhétorique et dialectique avait déjà prêté à controverse avant qu’Aristote ne s’ empare du sujet. En effet ,Platon,à travers Socrate, dans le Gorgias s’était évertué à dissocier ces deux domaines. Pour lui, la rhétorique est à la dialectique ce que la cosmétique est à la gymnastique, ce que la cuisine est à la médecine,elle n’est finalement qu’une illusion.Quand la gymnastique va permettre au corps de se maintenir sainement, la cosmétique va lui donner un semblant de bien être. Quand la médecine va prodiguer à l’homme les soins dont il a besoin, la cuisine ne lui apportera rien de tel. La dialectique permet aux penseurs de pouvoir pénétrer dans le fond des choses : les idées.Le philosophe va mener le débat de telle manière à faire ressortir la vérité : c’est la maïotique. Nous sommes là dans la dialectique. Par contre, la rhétorique est clairement à l’opposé de la dialectique. Pour lui, elle ne sert au rhéteur qu’à donner l’illusion de la vérité à son auditoire, elle est d’autant dérisoire qu’elle n’est même pas capable de rendre compte d’elle-même.
Aristote, dans sa série de cours donnés au Lycée, et retranscris par les péripatéticiens dans l’œuvre qui sera tard intitulée la Rhétorique, va donc se placer par rapport à son prédécesseur. On en voit des signes régulièrement tout au long du livre. Et donc, l’enjeu sera crucial car il s’agira de peser le vrai poids de la rhétorique et de savoir dans quelle mesure la rhétorique peut-elle rendre compte de la vérité comme le fait la dialectique (tant pour Platon que pour Aristote).
Si l’on tient compte du fait que la rhétorique, pour Aristote, est une technique (technè, une sorte de mélange de technique, d’art, de pratique) qui permet de discerner le persuasif de ce qui ne l’est pas et que la dialectique peut s’apparenter à ce que nous appelons aujourd’hui la logique ou la science alors,nous pouvons essayer de voir leurs