Rire contre l'autre
Le corpus nous montre que le rire est avant tout un phénomène social.
En effet, le rire est avant tout un phénomène de groupe. Olivier Mongin, dans son essai De quoi rire? publié en 2006, note que le rire est d'autant plus fort qu'il est corporellement, en quelque sorte, contagieux. D'ailleurs, il ajoute que ce rire collectif est difficile à contrôler. Dans l'article qu'il publie dans le mensuel Multitudes en 2007 intitulé "Le Plaisir de rire", Régis Tomàs rapporte une situation banale : un déjeuner en famille. Il montre que ce cadre collectif est décomplexé et propice au rire. Dans un autre domaine, l'école, Gustave Flaubert met en scène un groupe qui rit d'autant plus fort qu'il est nombreux. Il s'agit des élèves qui accueillent Charles au début du roman Madame Bovary publié en 1857. D'une façon pas si éloignée, Coluche est lui aussi encouragé par le groupe qui rit de ses turpitudes, c'est-à-dire par son public, comme l'explique aussi Olivier Mongin dans une interview accordée à Dely