Romantisme Art religion
L’adjectif remonte au 18ème. Témoigne des circulations culturelles d’un coté à l’autre de la Manche. « Romantic » en anglais vient de « romance » qui signifie alors « roman » sera remplacé par « novel » au 18ème. Mais « romance » vient de l’ancien français « roman » qui désignait les récits d’aventure en langue nationale (vernaculaires).
Ex de Littré : l’imagination romantique de Melle de Lespinasse morte de chagrin après le mariage de son amant (« il n’y a que l’amour passion et la bienfaisance qui me paraitre valoir la peine de vivre »).
L’adjectif s’emploie aussi pour ce qui caractérise le monde extérieur en accord avec l’esprit humain.
Ex : Les rives du lac de Bienne sont romantiques pour Rousseau. Dès lors, l’adjectif devient un substantif, et le romantique, une catégorie distincte du romanesque.
« Le romanesque séduit les imaginations vives et fleuries, le romantique suffit seul aux âmes profondes, à la véritable sensibilité » écrit E. de Senancour. Son roman, Oberman, passé inaperçu à sa parution, est redécouvert à la génération suivante, 1830, par ceux qu’on appelle « les Romantiques ».
Comment est-on passé de cette catégorie de la sensibilité, à un groupe d’artistes, d’écrivains, un groupe identifiable par un certain nombre de traits communs. Il faut regarder non seulement vers l’Angleterre mais aussi vers l’Allemagne.
Au tournant des années 1790 et 1800, le philosophe et écrivain allemand Schlegel emploie l’adjectif pour définir une sensibilité et un art propres aux peuples du Nord, et pour le distinguer de l’art classique de ceux qui ont suivi les modèles de l’antiquité gréco-romain. Cette distinction (Nord, tradition populaire et classique, peuples du midi, tradition antique) est reprise par Mme de Staël, dont Schlegel est devenu l’amant en 1804. (Fille de Necker, son célèbre ouvrage « De l’Allemagne », paru en 1810 est saisi par Napoléon, et