Verlaine ariette3
« De la musique avant toute chose … » conseillait le poète Verlaine dans son « Art poétique . C’est bien ce qu’il parvient à réaliser dans le recueil Romances sans paroles publié en 1874 et dont est extrait le célèbre « Ariette III » ou « Il pleure dans mon cœur ». Ces vers chantent parfaitement la mélancolie de l’ami de Rimbaud lui-même évoqué dans l’épigraphe. Par quels moyens le poète nous fait-il entendre sa plainte ? Nous les étudierons en voyant d’abord en quoi le poème est une chanson triste et ensuite comment le poète associe son âme ou « cœur » avec le paysage extérieur.
I)Une chanson triste.
a)une chanson : le poème ressemble à une chanson comme le dit le titre du recueil Romances sans paroles ainsi que le titre de la partie dont est extrait le texte « Ariettes oubliées ». Le mot ariette évoque un petit air dont le sujet est souvent sentimental : d’ailleurs le mot « cœur » répété cinq fois dans le poème et toujours placé à des positions stratégiques du vers , à la rime ou la césure ( coupe le vers en deux moitiés appelées aussi hémistiches) souligne bien le thème sentimental. D’ailleurs, Verlaine emploie le mot « chant » au v.8 .Chanson rime aussi souvent avec simplicité et modestie car l’auteur n’emploie pas des mots trop compliqués « cœur » au V1 qui sera répété, « ville » au v2 , « s ‘ennuie » au v.7 et des phrases trop longues ce qui est le cas aussi dans « Ariette III ».Le poème possède beaucoup de phrases nominales « O bruit doux de la pluie ! » « Nulle trahison « ce qui donne une impression de légèreté qui est aussi accentué par le choix d’un vers court , l’hexamètre ( vers de 6 pieds alors que les lecteurs étaient souvent habitués au vers de 12 pieds , l’alexandrin ou le décasyllable). La reprise de l’expression « il pleure » donne un certain rythme au poème avec une sorte de refrain. Les sonorités choisies par le poète dans les rimes abaa