ROME ET LA MERINTRODUCTIONMare Nostrum : ainsi s'exprimaient les Romains lorsqu'ils évoquaient leur rapport à la mer. Littéralement « notre mer », cette expression révèle un rapport particulier des Romains à la mer, traduisant une volonté d'appropriation et de contrôle des espaces maritimes : symbole de prestige et, dans les faits, chemin vers la richesse (ressources, commerce...) et vers une hégémonie du pouvoir, la mer est vue par Rome comme une étendue à territorialiser. Pourtant, …afficher plus de contenu…

Malgré une belle avancée romaine, Carthage tient la mer. Sa flotte se livrait à de fréquentes razzias sur le sol italien, ravitaillait aisément les armées de Sicile et gênait le commerce de Rome. Elle rendait alors Carthage insaisissable et le Sénat comprit qu’il fallait, pour posséder vraiment la terre, occuper d’abord la mer. Rome n’est, à cette époque, pas une puissance maritime. Elle ne possède qu’une petite flotte commerciale et n’a jamais vraiment entrepris de se doter d’une flotte militaire permanente. A partir de 260 avant JC, elle est pourtant capable de fournir un effort sans précédent qui lui permet d’engager les plus grandes batailles navales de toute l’antiquité pour finalement triompher sur mer. D’après Polybe, les romains avaient, pour construire leurs premiers bateaux, capturé une quinquérème de …afficher plus de contenu…

Au même titre que les gibiers et les viandes, les produits de la mer s’imposent désormais dans tous les repas qui sortent de l’ordinaire à Rome. Alors que le poisson est souvent cuisiné de manière originale, dans de grands repas chez les plus riches, les plus pauvres doivent cpdt se contenter de produits marins peu complexes et peu raffinés. Le poisson coûtait en effet très cher sur le marché (aussi est-il arrivé que l’on troque un poisson avec un esclave), et était ainsi passionnément recherché par tous les cuisiniers chargés de concevoir le menu des tables riches. Déjà à l’époque, les Romains élèvent des poissons dans des viviers, pour les garder les plus frais possible lors de la dégustation et qu’ils aient encore “un goût de mer”. Varron, écrivain savant et magistrat considère la pisciculture comme le