Russie
Les Russes ont depuis longtemps un goût marqué pour le luxe français : du début du XIXe siècle à la révolution bolchévique, Breguet, Boucheron et Cartier se sont tour à tour installés en Russie. Aujourd’hui, la majorité des maisons du comité Colbert, dont fait partie Cartier, mais aussi Chanel, Givenchy et Vuitton, sont implantées à Moscou, Saint Pétersbourg, Ekaterinbourg et dans d’autres grandes villes de la fédération. Moscou, abonnée à la pénurie à l’époque soviétique, est devenue en un temps record la capitale mondiale des milliardaires (selon le dernier classement Forbes) où l’on exhibe voitures haut de gamme, appartements et hôtels de luxe. Le nouvel eldorado du luxe : voilà ce qu’est devenu ce pays qui représentait en 2009 7% du marché. 2010, avec la reprise du secteur après un déclin lié à la récession, s’est avérée une année toujours plus prometteuse. Les richesses considérables de la Russie et son potentiel économique important offrent de réelles opportunités aux investisseurs étrangers.
Mais d’où vient cet engouement des Russes pour le luxe, qui représente ce que la Russie a pourtant rejeté pendant presque un siècle : la parure, l’éclat, mais surtout le triomphe du moi sur le groupe ? Même Vladimir Poutine exhorte certains citoyens à ne pas trop montrer leur fortune. Dans une habituelle séance de questions/réponses, le premier ministre a rappelé qu’ « à l’époque soviétique, dans certains milieux, on exhibait aussi sa richesse, notamment des dents en or, de préférence des incisives, pour manifester son niveau de prospérité. Les Lamborghini et autres babioles luxueuses sont en fait les mêmes fausses dents en or ».
Public varié, produits uniques
D’après une enquête de la banque HSBC parue dans Courrier International en 2009, la Russie accueille les expatriés les plus riches au monde. « Avec près de la moitié des travailleurs étrangers touchant plus de 200 000 dollars par an, la Russie occupe la première place du classement, devant le Qatar,