Récit d'invention sur phèdre
Ô père, absous mes fautes.
Je déplore mes actes mais comprenez mon désarroi.
Tiraillé entre amour et contradiction,
Mon âme était si confuse que je ne me sentais point moi-même.
Pitié, je vous en prie, ayez pitié de moi.
N’avez-vous jamais commis une méprise quel quelle soit ?
Le sentiment incontrôlable qu’est l’amour, ne permet aucun choix.
Il nous envahit l’esprit, l’âme et le cœur et nul ne peut le nier.
Ainsi, cet Hippolyte m’a subjuguée contre ma plus grande volonté.
Mais ces égarements ne font que ce répéter !
C’est de ce sang damné par Venus dont je fus affligée,
Que l’histoire n’a fait que ce renouveler.
Tout n’est que fatalité mon cher père.
Avez-vous aussi pensé à la solitude que j’éprouvais ?
Peut être, ai-je tort, mais Thésée, le croyant mort,
Je ne pus m’empêcher de laisser mon cœur parler,
Et d’entreprendre une nouvelle existence !
Je ne suis qu’une mortelle, et des sentiments comme tel,
Me laisse impuissante de toute contenance.
Ô Dieu Minos, accordez moi votre bienveillance.
Je vous prie de croire en mon innocence.
Pour cet amour passionné et dérisoire
Oenone seule, m’a forcée à dévoiler mon cœur.
Elle m’a trompé en utilisant ma faiblesse et a entrepris elle-même,
D’accuser ce pauvre Hippolyte d’adultère.
Accusation qui l’a conduit à la mort ! Oui, car sans cette sournoiserie d’Oenone
Sa vie serait encore intacte aujourd’hui, puisqu’il n’aurait en nul cas croisé ce monstre redouté.
La culpabilité me consume toute entière, je ne peux l’endurer plus longtemps.
Mon existence sur Terre ne pouvait plus durer, je n’y avais plus ma place
Avant de mourir, j’ai d’ailleurs pris une sage décision.
J’ai exposé à Thésée toute cette hypocrite invention.
Ce terrible mensonge qui me rongeait toute entière.
J’ai mis fin à mes jours par pur regrets, aspirant votre pardon.
Je me prépare à votre verdict sur mon sort. Mais je tiens alors à revendiquer ma bonne volonté,
Moi, Phèdre, votre propre fille vous