Réflexion addictologie
Objet de désir / Objet de jouissance
Les conduites addictives
La consommation de cannabis
Lors de mon stage en Prévention Spécialisée j'ai pu constater lors des réunions d'analyse de la pratique de l'équipe menées par un psychanalyste l'omniprésence d'un concept, psychanalytique évidemment. Il concerne l'objet de jouissance et l'objet de désir.
Bien sur, je n'ai en aucun cas la prétention de dire que ce concept est un mode d'emploi, la solution à tous les problèmes, qu'en ayant fait cette réflexion je dispose d'un pouvoir mais il me semble qu'il peut être un versant d'analyse intéressant notamment sur les conduites à risques. C'est pourquoi je vais tenter de le décrypter sur quelques points, et de l'illustrer par des situations rencontrées afin de pouvoir l' utiliser de façon plus adaptée en le comprenant mieux.
L'objet de jouissance exprime une dépendance totale où le sujet se laisse gaver sans avoir la possibilité de dire non; Lacan ajoute même la notion d' « addiction totale » que l'on peut lier aux conduites à risques.
La société d'aujourd'hui est un lieu très propice à l'objet de jouissance puisque faite de bien être matériel avec des objets de consommation en abondance où la question de désir ne se pose plus réellement.
Hobbes nous dit dans un texte que « celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut davantage vivre que celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées. » En fait, l'objet du désir n'est pas l'enjeu, il faut pouvoir désirer, il faut pouvoir renouveler les objets de désir. Un objet de désir accompli, consumé, doit être renouvelé par un autre objet pour que le désir qui nous permet d'avancer, qui nous procure une satisfaction tout au long de notre vie, soit présent.
D'un point de vue plus psychanalytique, l'objet de jouissance serait du côté de la mère qui veut le bien être de son enfant, ne lui refusant rien, le gavant du lait maternel, s'occupant de la satisfaction