Révolution verte
Bien que la notion proprement dite d’inconscient soit née avec Freud, l’idée selon laquelle la totalité de notre personnalité n’est pas réductible au « moi conscient » lui est bien antérieure.
En effet, dès la Grèce Antique, les premiers philosophes avaient déjà le sentiment que l’homme n’était pas seulement celui qui parle, mais était également « celui qui est parlé ».
Ainsi, par exemple, ils pensaient que le poète, exprimant au grand jour une vie plus profonde, était inspiré par les Dieux. C’est la raison pour laquelle Freud a un jour déclaré :
« Partout où je suis passé, un poète est déjà passé avant moi » .
Au Moyen-Age, la folie s’expliquait également par le sacré. Ainsi, signe de la misère humaine, symbole de la vie du Christ, elle représentait aussi la possession diabolique. Rejetée comme dangereuse, elle n’en était pas moins perçue comme sacrée.
Néanmoins, il faudra attendre Leibniz (1646-1716) pour connaître la première véritable théorie philosophique de cet « inconscient » qui ne dit pas encore son nom. En effet, avec des pressentiments de génie, Leibniz a su voir que la conscience ne pouvait pas être le tout du psychisme et que celle-ci n’en était qu’un passage. C’est tout cela qu’il faut comprendre de sa théorie sur « Les petites perceptions » : quand je me promène au bord de la mer, ma perception du mugissement des vagues est en vérité le fruit de bien autre chose. Ce sont en fait mille petites perceptions que je ne saisis pas complètement qui participent à ma perception de l’ensemble, sans que je parvienne à en avoir une conscience nette. Ainsi, le bruit de la moindre vaguelette, noyé parmi tant d’autres, ne peut être distingué par mon oreille. Pourtant, il est constitutif de la perception d’ensemble que je peux en avoir : le bruit de la mer. Par cette théorie, Leibniz préfigure sur le plan philosophique les conceptions modernes.
Ce qui est nouveau avec Freud (1856-1939), c’est que non seulement il nomme ce qui