Sadok
Trois complications peuvent survenir et imposer un geste chirurgical urgent : l'anurie, l'infection, l'état de mal néphrétique : * L'anurie : votre malade ne pisse plus, l'urine n'arrive plus jusqu'à sa vessie qui est vide. Ceci veut dire qu'un obstacle bouche totalement les deux uretères ou bien, plus souvent, que votre malade n'a plus qu'un seul rein fonctionnel (soit congénitalement, soit parce que l'autre rein a été détruit par une maladie) et que ce rein ne fonctionne plus. Il faut d'urgence lever cet obstacle à l'hôpital, sinon le patient mourra en quelques jours. * L'infection : l'apparition d'une fièvre élevée à 39°/40°C, souvent accompagnée de frissons, signent l'infection de l'urine qui stagne au-dessus de l'obstacle. On peut palper un gros rein très douloureux (il s'agit d'une pyélonéphrite). Cette infection est très grave car elle se complique vite de septicémie comme en témoignent les frissons et elle peut détruire le rein en 24 à 48 heures.
L'apparition d'une telle fièvre nécessite le transfert à l'hôpital où l'obstacle devra être enlevé chirurgicalement en urgence, sous couvert d'antibiotiques.
La pyélonéphrite survient aussi en l'absence d'obstacle urétéral et son traitement est alors médical : antibiotiques et antispasmodiques. * L'état de mal néphrétique : malgré tous vos soins, la douleur ne cède pas, elle s'accentue, les crises sont de plus en plus fréquentes et rebelles, et cela dure depuis plusieurs heures ou plusieurs jours. C'est que l'obstacle obstrue totalement l'uretère, et seule la levée de l'obstacle à l'hôpital fera céder les douleurs. En dehors de ces complications rares ou du doute diagnostique qui imposent l'évacuation immédiate à l'hôpital, vous devez soulager vous-même le malade. Celui-ci, une fois soulagé, devra être adressé à l'hôpital afin de découvrir la cause de la crise, et le retentissement rénal de la maladie causale en pratiquant des radiographies et des examens