Salut
En 1174, le contexte politique du Levant devient très favorable à Saladin : à Jérusalem, le roi Amaury Ier meurt en laissant le royaume à un fils mineur, Baudouin le Lépreux. Le régent, Miles de Plancy, ne prend pas toujours les bonnes décisions vis-à-vis de l’Égypte et le royaume se place dans une position défensive. À Alep, Nur ad-Din laisse également un enfant, As-Salih Ismail al-Malik, mais les lieutenants de Nur ad-Din luttent pour la régence, et un neveu écarté du pouvoir se révolte.
Durant les vingt années qui lui restent à vivre, Saladin se consacre à deux tâches :
d’abord, reprendre à son compte le programme de Zengi puis de son fils Nur ad-Din et unifier les musulmans de Syrie et d’Égypte sous une seule autorité pour faire bloc contre les Francs et pour éviter que les actions d’un émir ne compromettent le Djihad, comme ce fut le cas par le passé ; ensuite lutter contre les Francs, reprendre les territoires qu’ils occupent en Palestine et les chasser du Levant.
L'unification du Proche-Orient musulman[modifier]
Occupation de Damas (1174)[modifier]
Nur ad-Din laisse trois gouverneurs dans chacune des villes principales de son royaume. Ibn al-Dâya gouverne Alep, Ibn al-Muqaddam Damas, où se trouve le prince héritier, et Gümüchtekîn Mossoul. Gümüchtekîn se rend à Damas, emmène avec lui le prince As-Salih Ismail, puis se rend à Alep, qui est la capitale du royaume zengide, et s’installe au pouvoir en écartant Ibn al-Dâya. Pendant ce temps, Saif ad-Din Ghazi, neveu de Nur ad-Din, profite de l’absence de Gümüchtekîn pour s’emparer de Mossoul. À Damas, Ibn al-Muqaddam, apprenant la prise de pouvoir de Gümüchtekîn, s’inquiète et offre Damas à Saif ad-Din Ghazi ; mais ce dernier, occupé à consolider sa prise de pouvoir à Mossoul, ne peut pas intervenir. Ibn al-Muqaddam fait alors appel à Saladin, qui pénètre dans la ville le 27 novembre 1174, accueilli par une foule en liesse qui n’a pas oublié les périodes où