Sartre - poésie
DISSERTATION
à rendre le mardi 04/11
Dans Qu’est-ce que la littérature , Jean-Paul SARTRE écrit que la poésie ne se sert pas des mots de la même manière que la prose : « Et même, elle ne s’en sert pas du tout ; je dirais plutôt qu’elle les sert… Le poète s’est retiré d’un seul coup du langage instrument ; il a choisi une fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes. » Vous commenterez ce jugement de SARTRE et analyserez, en vous appuyant sur des exemples précis, cette conception du travail poétique, sans négliger de vous interroger sur d’autres points de vue et pratiques possibles. LSA 1997-98 FRANÇAIS DISSERTATION (Sartre) Propositions pour un corrigé
Quand Sartre, dans la première partie de Qu’est-ce que la littérature?, s’attache à distinguer l’usage que la prose et la poésie font respectivement du matériau commun à toutes les formes de communication verbale - le langage -, il définit implicitement deux univers aux fonctionnements et aux objectifs apparemment antinomiques. Les mots, en effet, auraient pour la poésie un statut tout particulier : «Et même, elle ne s’en sert pas du tout; je dirais plutôt qu’elle les sert… Le poète s’est retiré d’un seul coup du langage instrument; il a choisi une fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes.» En écrivant cela, Sartre voulait-il exclure toute rencontre possible de forme, de contenu et/ou de visée entre la prose et la poésie? La distinction établie entre le langage de la signification - propre à la prose dans sa recherche de vérité - et le langage de l’invention poétique semble, certes, correspondre à des options opposées, puisque le poète se refuse à être un simple utilisateur du signe arbitraire et conventionnel, pour y rechercher, au contraire, une nécessité en fouillant l’épaisseur des mots, leur histoire, leur image. Le mot prend valeur de «chose». Ce courant,