« Les poètes sont des hommes qui refusent d’utiliser le langage. » C’est ainsi que Jean Paul Sartre( dans « qu’est ce que la littérature ?» ) conçoit les créateurs, les manipulateurs, les magiciens des mots.. Des mots qui traduisent des maux, des mots incompris, qui s’embrassent ou rompent la structure des vers et qui dans leur emploi détiennent la force de la création poétique. L’art poétique est aujourd’hui sujet à maintes définitions. Il n’est certainement pas envisageable de donner limites et définitions fermes à une telle forme d’écriture qui prend source dans l’inhabituel et la libre imagination. Néanmoins il convient de s’intéresser aux différentes conceptions de cet abord du langage à travers la vision des poètes. Octavio Paz, poète contemporain déplore « La création poétique est d’abord une violence faite au langage. Son premier acte est de déraciner les mots. Le poète les soustraits à leurs connexions et à leurs emplois habituels. » Saint John Perse, lui, prénomme poète « celui qui rompt avec l’accoutumance ». Tous deux nous invitent donc à éclaircir cette nouvelle langue, fruit de violence et d’originalité. Pour se faire nous nous demanderons alors en quoi écrire de manière poétique est une atteinte aux mots et à leurs origines. Ainsi nous étudierons dans un premier temps l’acte de violence que subissent les mots et dans un second temps la naissance de ce second langage.
Celui qui se lance dans la création poétique est d’après Octavio Paz celui qui s’engage à maltraiter les mots. Inventons nous ainsi poètes le temps d’un voyage au cœur de notre belle langue française, qui à l’abri de son emploi traditionnel révèle bien des créations en tout genre.
Si la poésie est depuis toujours une forme d’écriture à part entière c’est parce qu’elle recèle milles et unes approches aux mots qui nous semblent parfois trop saugrenues pour qu’on y prête attention. C’est pourquoi il semble captivant de s’épancher davantage sur les divers procédés de la création poétique