Scène 6 ile des esclaves
Scène 6
La comédie de Marivaux, l'Ile des esclaves, est centrée sur la leçon d'humanité donnée par l `échange des rôles maître/esclave. Nous avons vu que successivement il y avait échange du nom et du statut social. Dans la logique de l'échange, les serviteurs vont jouer les personnages de leurs maîtres. Dans cette sixième scène, le jeu consiste à imiter le comportement amoureux de ces derniers.
Dans cette scène, Arlequin et Cléanthis vont se faire la cour, sous les yeux des leurs anciens maîtres.
Cette scène présente divers intérêts : le thème du jeu, les caractéristiques de la scène galante et le sens de la scène.
I - Le jeu théâtral
- Les deux personnages d'Arlequin et de Cléanthis jouent une petite scène de badinage (Marivaudage).
1. L'univers de la comédie
- Marivaux part d'un principe déjà défini : « castigat ridendo mores » (la comédie châtie les m_urs par le rire). C'est une certaine conception utile du comique.
- Il y a plusieurs types de comique dans cette scène : jeux de scènes, jeux de mots, jeu sur la situation...Ceux-ci amènent l'idée de la farce.
- Le second aspect du rire est le rire critique, dénonciateur, correcteur. Le rire est une arme puissante entre les mains de Marivaux.
- Ces deux tendances de rire (comique ou critique) sont présents ici. « Le rire est le réflexe de luxe de l'humanité » (Bergson). « C'est de la mécanique plaqué sur de l'homme ».
- Les m_urs critiqués ici sont celles du « grand monde », celui des maîtres. Les deux personnages se jouent la comédie.
- A plusieurs reprises, Arlequin rit. Les rires sont signalés par des didascalies et des onomatopées. C'est essentiellement Arlequin qui fait rire, c'est en effet les personnage bon vivant par excellence de la commedia dell'arte.
- Il s'agit bien d'un spectacle comique (les réactions d'Arlequin le montrent). Le valet est simplement soucieux de ne pas ennuyer