Scène exposition jeu amour hasard
Quelle image Bluwal donne-t-il des relations entre Silvia et Lisette ? En dépit d’un respect scrupuleux du texte de Marivaux ne laissant aucun doute sur les inégalités entre Silvia et Lisette, Bluwal choisit lui dans sa mise en scène de ne pas mettre en avant ces différences. Tout d’abord, les apparences physiques de ces deux personnages sont très ressemblantes, et aucune différence ne permet au spectateur de comprendre que l’une est inférieure socialement à l’autre. Ainsi, leurs vêtements sont de la même couleur bleue et semble de même qualité. Leurs coiffures élaborées ne laissent pas non plus transparaitre quoi que ce soit. Il est d’ailleurs impossible dans les premières secondes de ce téléfilm, avant le début du dialogue, de savoir qui est Silvia et qui est Lisette. En outre, les deux jeunes femmes jouent et rient ensemble, comme deux amies. Elle n’apparait donc pas comme se considérant uniquement comme sa maitresse, de condition supérieure. Ce choix de les montrer complices et joyeuses écarte aussi la perception d’une dispute que peut avoir un lecteur lorsqu’il découvre le texte, tout en renforçant l’idée que leur relation n’est pas simplement maitresse-valet. Enfin, Bluwal met quand même une limite à cette présentation des personnages à un niveau égal. Il est ainsi vrai que Silvia est la seule à pouvoir se permettre, dans le salon, de tourner le dos à son interlocuteur Lisette. On remarque par ailleurs qu’elle arrive à plusieurs reprises après sa maitresse dans les différents lieux, et que de surcroît, c’est elle qui ferme la porte derrière Silvia. Il lui arrive de plus d’hésiter, en bafouillant, avant de s’exprimer, comme on l’on voit dès les premières répliques dans le