Serguei
Le père d'Eisenstein, Mikhaïl Eisenstein, est ingénieur municipal de la ville de Riga et exerce plus tard la même fonction à Petrograd. Il réalise de remarquables ensembles architecturaux dans le style « Art nouveau », en particulier à Riga. Sa mère déménage à Paris lorsqu'il a douze ans.
En 1915, il entre à l'Institut des ingénieurs civils de Petrograd. En 1917, il abandonne ses études et s'engage dans l'Armée rouge1. Eisenstein ne s'engage pas politiquement en octobre 1917 lors de la révolution d'Octobre, mais au début de la guerre civile. Il sert dans l'Armée rouge comme ingénieur.
Démobilisé en 1920, Eisenstein devient metteur en scène et décorateur de théâtre (voir "Le Mexicain" de Jack London). Il fait une rencontre déterminante avec Meyerhold, qui dirige le Théâtre Proletkult de Moscou. Son influence sera grande sur les innovations apportées par Eisenstein aux montages (son concept de montage intellectuel en particulier). Il fait ses débuts au cinéma en 1923, avec Le Journal de Gloumov, un petit film burlesque inséré dans une représentation théâtrale et publie, la même année, ses premiers écrits théoriques sur le « montage-attraction ». La Russie nouvelle a besoin de propagandistes. Les artistes, notamment les caricaturistes, peuvent faire se rallier les masses illettrées au combat des Bolcheviks. Alors Eisenstein peint des bannières, des affiches sardoniques, sarcastiques, bien dans son humeur.
Eisenstein est loyal envers les idéaux du communisme prônés par Joseph Staline. Ce dernier comprend très bien le pouvoir des films en tant qu'outils de propagande, et il considère Eisenstein comme une figure controversée. La popularité et l'influence d'Eisenstein fluctuent en fonction du succès de ses films. En 1925, il tourne le Cuirassé Potemkine. C'est la commission, chargée par le Comité